«J'utilise la technique du laser Q Switch depuis une quinzaine d'années. Les particules d'encre brisées par le rayon laser sont éliminées par le corps, une façon naturelle de s'en débarrasser. Le nombre de séances dépend de la grosseur du tatouage, de la qualité, de la quantité, du nombre de couleurs d'encre utilisées. Comme les tatouages des professionnels sont de meilleure qualité, ils sont plus longs à effacer», explique le Dr Jean Boulanger, dermatologue.

Avant l'arrivée des rayons lasers, la peau était sablée. Les cicatrices étaient inévitables, explique le docteur Boulanger. Les premiers rayons lasers, au gaz carbonique, laissaient aussi des cicatrices pâles, à l'image du tatouage effacé. Des «fantômes», comme les appellent les tatoueurs.

Le laser Q Switch donne de bons résultats, sauf pour les peaux noires ou jaunes, à risque de dépigmentation définitive.

Effacer un tatouage a un coût: 130$ la séance de cinq minutes à la clinique du Dr Boulanger. Aucun régime, ni public ni privé, n'assure ce type de service, prévient le dermatologue.

«Pour un bras tatoué au complet, cela peut coûter jusqu'à 500$ par traitement.» Le doc Boulanger utilise trois lasers différents: le premier efface les couleurs foncées comme les noirs et les bruns, le deuxième s'attaque aux rouges et aux orangés, tandis que le troisième est utilisé pour les bleus et les verts.

Qui se fait enlever son tatouage? Des femmes lassées de leur tatouage. Parmi les hommes, des anciens prisonniers et des délateurs. «Qui ne veulent pas être reconnus», précise-t-il. Un ancien Hell's qui travaille pour la police a tout intérêt à se débarrasser de son tatouage de revolver entouré de têtes de morts.