Avec son «Wassup Rockers», Larry Clark s’immergeait dans l’univers des ados skateurs. Un thème récemment repris par Gus Van Sant et «Paranoïd Park».

Même la pub s’y met… Celle de Nissan remplaçait dernièrement sa voiture par une planche.
Du coup, le skateur devient l’archétype de l’ado cool et bien dans ses baskets.

Décryptage d’une tendance.
Le skateur, nous, on en raffole.
Toujours fashion, mais sans copier la tendance. Musclé juste ce qu’il faut et tête brûlée comme on aime…
Adepte de la cool attitude, il traîne, slide, serre des pinces et se trimballe avec une ribambelle de potes tous aussi lookés que lui.
Oui, il fait bon de compter un skateur dans son cercle d’amis. Un peu «je m’en foutiste», pas très discipliné, mais ouvert d’esprit, il s’intéresse au monde, à l’art, aux lettres. Et à la mode. Mais toujours à contre courant de la tendance populaire…
 
« Peu fidèles aux marques, les skateurs ne supportent pas d’être rattrapés par la mode. Ils sont avides de différence », affirme Pascal Monfort, chasseur de tendances. Mais n’oublions que pas que le skate reste un sport et que la fonctionnalité motive ses modes. » Les baskets jouent un rôle primordial, elles doivent sécuriser et rester confortables. De même, le bonnet permet de garder le haut du corps au chaud. Le mot d’ordre du skateur aguerri? « No function, no fashion ».
 
A travers les tendances
Issu du surf, le skate de la fin des seventies optait pour un style « californian dream ». Un short, un tee-shirt et les pieds calés dans des Vans ou des Converses : les deux chaussures emblématiques du skate.
 
Les punks en perfecto et les adeptes du fluo Waikiki divisaient les années 80.

Quand la troisième génération de skateur recyclait les jeans de leurs grands frères. S’offrait une paire d’Air Walk ou d’Ethnies, des chaussures adaptées au slogan «function before fashion».

Les années 90, elles, plombaient le skate… Ne retenant que les passionnés assoiffés de créativité. C’était l’époque des Puma, des Gazelles… Et le buzz des Beastie Boys. Leur « Check your head » chamboulait alors la culture skate avec l’arrivée du style hip hop.
Aujourd’hui adoptée par des «poseurs» (entendez par là : des mecs hyper stylés qui n’alignent pas deux pieds sur une planche…), la mode du skateur s’est furieusement démocratisée. «95% des clients d’un skate shop y vont pour s’acheter des baskets, mais ne pratique pas», affirme Charley du magazine Sugar.
 
Mais les vrais, les durs résistent et dévalent les skateparks. Ils inaugurent les spots de leurs styles variés mais toujours précurseurs… Et parfois, se binent. Qu’importe le prix du jean qu’ils défoncent à coup de chutes d’escalier et de rampes. Parmi eux, on distingue plusieurs styles et courants…

On décrypte les « tribus » :
 
 

Tribu hip hop
Les skateurs de la tribu hip hop se perdent dans des baggy et des sweat à capuches XXL. Ils se vissent des casquettes New Era sur la tête. Et laisse dépasser l’étiquette : le comble de l’authentique chic. Ils sautent sur des baskets à la semelle techno, pour plus de confort.
Le tout sur fond de rap made in USA : Fifty Cents, Kanye West, Wu Tang Clan, Snoop, Beastie Boys…
Leur chef de file ? Stevie Williams. Indéniablement.
 
 

Les Rockeurs
Ils s’accoutraient de slim bien avant que Kate Moss n’en passe un… Les leurs sont usés et se portent bas, sur les hanches. Assorti d’un perfecto, cintré. Ils se chaussent de Vans, de Converses et autres baskets plus street. Ils ont substitués la casquette au feutre, version borsalino.
En plein revival musical, ils chipent les vinyles de leurs parents… Cette génération «Oui Fm» s’agite sur The Who, The Velvet, The Pixies, The Ramones. Et se berce au son des Pink Floyd ou des Smith.

 

Melting Pot

Parce que le skate est avant tout un «lifestyle» qui brasse toutes sortes de jeunes, de cultures et d’origines, il se définit aussi par son ouverture d’esprit.
Outre les deux tendances majeures - Rock et Hip Hop - toute une compilation de fringues et de musiques nourrissent la culture skate.
Les rastas et leurs dread locks optent pour des vêtements plus ethniques, se repassent périodiquement les disques de Bob.
D’autres optent pour des chemises de bucheron sur des slims colorés… .

Puis, les marginaux clament bien fort qu’ils se foutent de la mode et ne portent que ce qu’ils aiment.
Tant pis si ça ne correspond pas à un «look».